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Ferrari 250 GT Sperimentale (1961)


L'histoire a retenu principalement la 250 GTO et son palmarès impressionnant comme descendante directe de la fameuse 250 GT Berlinetta "SWB" qui sévissait en compétition depuis 1959, mais un autre modèle est venu s'intercaler entre ces deux icônes en 1961, un modèle méconnu qui a pourtant servi de voiture-laboratoire pour l'élaboration de la GTO de 62, la 250 GT Sperimentale pour expérimentale, aussi quelque fois désignée "250 GTO Prototype".

Dessinée par la maison Pininfarina, le style de ces 250 GT puise son inspiration dans les modèles antérieurs de Maranello conçus depuis 1950 et plus particulièrement de la 410 & 400 SuperAmerica, respectivement de 1958 et 1960. Les vitres de custode réapparaissent pour une meilleure visibilité, tandis qu’à l’arrière sera implanté à la hâte pour la course du Mans, un becquet dans le but de stabiliser la voiture à haute vitesse. Compacte comme une voiture moyenne moderne, la 250 Sperimentale ne mesure que 4,35 m de long pour 1,70 de large et 1,28 de haut avec l'empâtement désormais réputé le plus efficace et polyvalent en compétition de 2400 mm.

Ce n'est finalement pas une évolution du moteur de la 250 GT SWB Competizione qui prend place dans cette voiture mais un dérivé du Tipo 168/61, déjà fièrement installé dans les 250 Testarossa de 1958 à 62 et qui, grâce à un carter sec, permettait d’abaisser l’ensemble boite/moteur. Muni d’un simple arbre à cames, ce V12 de 2 soupapes par cylindre, aidé par 6 carburateurs Weber double corps inversés de 38, développe la puissance de 280 ch pour un châssis n'excédant pas la tonne.

Il est assez difficile de quantifier exactement les Sperimentale, mais on s’accorde à dire qu’il y aurait 5 modèles à avoir assuré la relève des 250 GT Berlinetta « SWB » et servi de développement à la fabuleuse 250 GTO, mais je n'en ai retrouvé que 4. Le premier, 2429GT, ne connaitra jamais la compétition mais subira des tests intensifs à Maranello et servira exclusivement de mulet d’essais avant d’être revendu courant 61. A noter que 2429GT a un moteur de "SWB" et non de Testarossa. Le deuxième, 2613GT, a été livré neuf au Prince Bernhard de Hollande et peu d'informations circulent à son sujet, il n'aurait jamais couru non plus et serait, de nos jours, en Amérique.

Le plus célèbre reste 2643GT qui aura une très belle carrière sportive. Engagé par la Scuderia Ferrari au Mans en 1961, il abandonnera à la treizième heure suite à un problème moteur. Son retour sur la boucle mancelle en 62 avec la Scuderia Bear, se soldera par une jolie 4ème place en GT (9éme au général) derrière les 250 GTO officielles. Son meilleur résultat vient juste un peu plus tôt, le 11 février 1962, lorsqu'aux mains de Strling Moss, cette voiture remporte la victoire de classe GT 3,0L des 3 heures de Daytona, finissant 4ème au général. Ayant eu lieu un peu plus d'un mois avant la première compétition d'une 250 GTO, cette victoire est une belle manière de passer le flambeau !

Reste, 2821GT, que l'on peut classer aussi dans les "Sperimentale", exemplaire unique présenté au salon de l'automobile de Londres en 1961, qui a la particularité de ne plus avoir de phares avant carénés mais ouverts, lui donnant plus un style de 250 GT "SWB". Plus luxueusement équipée, cette voiture fait les beaux jours des concours d'élégance actuels.

Assez méconnues du grand public, les 250 GT Sperimentale restent néanmoins des voitures essentielles à l'histoire Ferrari, celles qui relient les 250 GT "SWB", que beaucoup considèrent comme les voitures de sport les plus polyvalentes de tous les temps, aux mythiques 250 GTO, Saint Graal de tout collectionneur de voiture ....







Ma 250 GT Sperimentale:

250 GT Sperimentale châssis 2643GT - Daytona 62


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